Pour vous, la communication en équipe c’est ?
✅ qualité du signal au top, message reçu 5 sur 5 ✅ y’a d’la friture sur la ligne ✅ un art (même si tous les artistes n’ont pas le même talent) ✅ NSP car on est sur écoute
Pour moi la communication en équipe c’est potentiellement une pelote de paradoxes :
🧶 "sois transparent... moi non plus..."
🧶 entendre sans écouter
🧶 parler sans dialoguer
🧶 à fond la forme mais zéro sur le fond, et vice versa
🧶 liberté d’expression proclamée mais censure à gogo
Démêlons ensemble la pelote de la communication en équipe.
1er piège : croire que communiquer c’est juste émettre un signal clair
Pourquoi est-ce un piège ?
Parce que communiquer ne se fait jamais à sens unique, mais dans une interaction
Il y a un émetteur et un récepteur. La communication ne va jamais dans un seul sens, elle se fait dans une interaction. La communication, c’est du contenu et du lien. Il faut notamment tenir compte de son interlocuteur et respecter son rythme d’assimilation.
Parce que communiquer, c’est un choc des représentations
Dans un contexte professionnel aussi, chacun a sa réalité, sa vision du monde. Chacun cherche à amener l’autre sur son propre territoire, ses propres croyances, ses propres certitudes. La communication vise alors à introduire un changement chez l’autre (1). La conséquence concrète, pour le pilote du projet ou de la transformation, est qu’il faut être particulièrement attentif aux premières représentations qui se forgent, car elles seront un élément clé de la réussite du projet ou de son échec.
Parce que quelle que soit la qualité du signal au départ, les déperditions de contenu peuvent être massives
Vous en avez déjà sûrement fait l'expérience, la différence peut être flagrante entre ce que vous voulez dire et ce que vous dites réellement, ce que vos cibles entendent, ce que vos cibles comprennent, ce que vos cibles retiennent, ce que vos cibles restituent.
Conséquence : au lancement d'un projet, il vaut mieux éviter d’utiliser trop tôt la communication "en cascade", avec un chef de projet qui délègue à tous ses échelons de managers la communication descendante vers les membres des équipes.
2nd piège : croire que communiquer, c’est uniquement choisir les bons mots.
En guise d’introduction je ne résiste pas à la tentation de restituer un dialogue entre mes enfants il y a 7 ans (déjà) : - « On s’entend bien maintenant tu ne trouves pas ? » - « Oui c’est vrai, avant j’étais un peu sourd » Le professeur Tournesol n’a qu’à bien se tenir !
Dans le monde professionnel, choisir les bons mots ne suffit pas non plus à établir les conditions d’une communication fluide. Entendez-vous raisonner toutes ces formules : « C’était pourtant écrit… », « J’avais bien dit que… », « La chef a dit lors du dernier meeting que…, t’as pas compris ça comme ça toi ? »… C’est vrai, « ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement ». D’ailleurs, l’éloquence peut être considérée comme un art, un art oratoire, un art parfois un peu artificiel même, lorsqu’il devient une démonstration de force d’éléments de langage plus impressionnants les uns que les autres. Il manque dans ce cas une certaine qualité d’échange qui prendrait en compte l’auditoire et ses capacités d’attention, sa présence, sa qualité d’écoute. Finalement les mots seuls ne suffisent pas toujours à ouvrir et maintenir un canal de communication fiable, pour diverses raisons : des mots trop présents, étourdissants, anesthésiants, la perte d’attention de son audience, parce qu’elle s’est portée sur autre chose ou à cause d’un choc des représentations trop marqué, ou encore parce que les actes n’ont pas été en cohérence avec les mots.
Les mots ne suffisent pas à "bien communiquer", mais y a-t-il communication en l’absence de mots ?
Le langage non verbal est une forme de communication
Il entre en jeu dans les interactions et la communication au même titre que le langage verbal. Tout comportement a une signification. Il est donc en quelque sorte une communication. Notamment, nous sommes particulièrement sensibles à la distance qui peut exister entre ce que dit et ce que montre notre interlocuteur. Plus cette distance est grande, moins l’interlocuteur nous paraît crédible. Pensez à cette fameuse dichotomie entre dire oui avec la parole et faire non de la tête. Il n’y a pas de non-comportement. Rester immobile, silencieux, c’est encore avoir un comportement, donc communiquer.
Les non-dits constituent une forme spécifique de communication
Le problème du dire et du non-dire est omniprésent. Faut-il communiquer sur tout ? Nous n’avons finalement pas vraiment le choix, car tout comportement ou langage non verbal est déjà une forme de communication, car moins on en dit plus on en montre. Le non-dit est ainsi une forme spécifique de communication, du moins un indicateur précieux sur les zones précises où l’information ne circule pas, les sujets tabous. D’ailleurs, un secret dont l’existence ne serait pas connue ne serait pas un secret. L’existence du secret est connue et il a bien une fonction de communication.
Sur quoi communiquer quand on n'a rien à dire ? Vous ne voulez pas développer de comportements non verbaux étranges, ou qui vous trahiraient, ni alimenter le stock de non-dits, mais vous n’avez pas nécessairement d’éléments majeurs à communiquer régulièrement, et bien communiquez sur le processus, les modalités de travail, les plannings, le prochain rendez-vous… L’idée est de garder le contact pour éviter que des rumeurs ne surgissent. Arnaud Tonnelé donne l’exemple des panneaux autoroutiers. Ils ne font pas avancer plus vite, mais ils donnent de l’information. Et nous nous y laissons tous prendre… Le métro qui arrive dans 2 minutes depuis 5 minutes, ça vous parle ?
Et vous, êtes vous au clair avec ce que vous montrez, ce que vous dites, si vous communiquez davantage sur le fond ou sur la forme ?
Avez-vous des rituels de communication ? Et au sein de votre équipe, avez-vous identifié des zones de non-dits, des comportements non-verbaux encore non décodés ?
Tous ces enjeux de communication font partie des éléments clés abordés au cours d'un parcours de transformation d'équipe / d'organisation. Parlons en ! vanina@ignitiontime.fr
Sources :
(1) Systémique et Entreprise, Jacques-Antoine Malarewicz
(2) 65 Outils pour accompagner le Changement individuel et collectif, Arnaud Tonnelé
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