Timothy Gallwey, l’un des parrains du coaching, a décrypté le dialogue intérieur qui s'opère dans l’esprit des tennismen et tenniswomen.
Il en va de même dans l’esprit des businessmen et businesswomen !
Timothy Gallwey nous livre ainsi quelques propositions majeures pour les dirigeant(e)s qui veulent gagner des points. 🎾
1ère Partie - Tennis et coaching, le dialogue intérieur
Timothy Gallwey est l’un des parrains du coaching … après Socrate. Peut-être également l’un des parrains du concept de produits dérivés, car après The Inner Game of Tennis (1972) 🎾 il a publié The Inner Game of Golf ⛳️ Skiing ⛷ Music 🎸 Work 💼
Le principe reste le même.
Timothy Gallwey explique que nous sommes soumis à de nombreuses injonctions, qui nous rappellent insidieusement ce que nous devons faire, ce qu’il faut faire…
Ces injonctions participent à un dialogue intérieur entre ce qu’il nomme « Self 1 » (« Joueur 1 ») et « Self 2 » (« Joueur 2 »).
Au tennis, le Joueur 1 est celui qui donne les ordres et émet les jugements : réussis ton service, sois plus mobile sur le court, ne lâche rien… Il ne fait pas confiance au Joueur 2, qui veut simplement frapper la balle et laisser son geste se faire. Le Joueur 2 est plein de potentiel et il se révèle surtout quand le Joueur 1 le laisse agir sans distraction.
L’intervention du Joueur 1 selon un schéma de directives puis de contrôles donne lieu à des interférences.
Si le Joueur 2 pouvait, à la place du doute et des interférences, observer sa courbe de performance se dessiner, il se sentirait en pleine possession de ses moyens et laisserait la confiance le gagner. Sur le court de tennis, cela signifie gagner des matchs. Dans le monde professionnel, c’est exercer des responsabilités, prendre des initiatives, oser, atteindre ses objectifs personnels quels qu’ils soient.
Dans un collectif, les Joueurs 1 sont en position de force dans une organisation conduite sous la contrainte et le jugement. Tout changement est alors perçu, consciemment ou non, comme coercitif et manipulateur. Et lorsque plusieurs Joueurs 1 sont impliqués, les interférences sont démultipliées, pouvant mener au blocage.
Alors il peut être intéressant de tenter une approche différente que celle des directives et des contrôles pour faire évoluer une organisation.
C’est ce que Timothy Gallwey a tenté de faire chez AT&T au début des années 80 à San Francisco, puis chez IBM, Apple, Coca Cola. Chez AT&T, le défi à relever était celui de changer la mentalité de la plus grande entreprise des États-Unis, en passant d’une culture d’organisation monopolistique à la mentalité d'une entreprise concurrentielle et entrepreneuriale.
Le reproche qui pesait sur les opérateurs téléphoniques était celui d’un manque de courtoisie et de compétences.
Timothy Gallwey a fait le pari de réduire les interférences du Joueur 1 pour laisser les ressources du Joueur 2 s’exprimer davantage.
Il a tout d’abord mené des interviews individuelles, au cours desquelles il a découvert que beaucoup d’opérateurs s’ennuyaient, travaillaient mécaniquement, étaient infantilisés.
Puis il a entamé un jeu de questions - réponses avec les opérateurs pour découvrir ce qu’ils pourraient apprendre tout en travaillant. Les réponses ne fusaient pas, en quelques semaines il avaient tous fait le tour de leur travail.
Finalement tous les participants conclurent que la chose la plus intéressante dans leur quotidien était de se demander : « Que peut on apprendre au-delà d’un simple échange factuel en écoutant simplement la voix du consommateur ? ».
On peut entendre le stress, la précipitation, ou encore ce qui se passe dans l’environnement immédiat du consommateur.
Timothy Gallwey et les participants inventèrent également des exercices de stimulation de leur attention. Par exemple, il fallait noter de 1 à 10 différentes qualités entendues dans la voix de leurs interlocuteurs : irritabilité, amabilité, chaleur… Et réciproquement avec leur propre voix. Cela devint comme un jeu d’acteurs. Si la personne appelait avec un niveau de stress de 9, le défi était de lui répondre avec un degré de calme de 9.
Les opérateurs devinrent conscients du fait qu’ils pouvaient ainsi avoir un impact sur leur ressenti, mais aussi sur celui des quelques 700 personnes auxquelles ils répondaient chaque jour. De plus, en mettant une note sur le degré d’irritabilité du consommateur, cela leur permettait de ne pas subir frontalement cette irritabilité mais de la tenir à distance.
Changer un travail routinier en un environnement d’apprentissage, c’est minimiser les interférences des Joueurs 1, et mettre en valeur les motivations et talents inhérents aux Joueurs 2. Tennis et coaching : jeu, set et ma
Avec cette approche du « joueur intérieur », le coaching peut être défini comme un facilitateur de mobilité. C’est l’art de créer un environnement, par le questionnement, qui facilite le process par lequel une personne ou une organisation peut avancer vers ses objectifs de manière satisfaisante et laisser ainsi s’exprimer son Joueur 2.
Je vois tout de même deux défis se poser :
🎾 Quel style de management et de direction les collaborateurs qui laissent s’exprimer leur Joueur 2 vont-ils rencontrer en face, et surtout au-dessus d’eux ?
🎾 Le concept de Joueur 2 peut-il venir à bout à lui seul de tous les bullshit jobs ?
2ème Partie - Tennis et coaching, gagner des points
Timothy Gallwey a décrypté le dialogue intérieur à l'oeuvre dans l’esprit des tennismen et tenniswomen 🎾 Il en va de même dans l’esprit des businessmen et businesswomen 👜
T.Gallwey nous livre ainsi dans The Inner Game of Work (2000), quelques propositions majeures pour les dirigeant(e)s qui veulent gagner des points.
La concentration et l’atteinte de vos objectifs
Votre concentration ne peut pas être décrétée. Se contraindre à se concentrer est difficile à soutenir et énergivore. La concentration est à son paroxysme quand vous faites quelque chose que vous avez librement choisi de faire. La distraction est la preuve qu’il y a un conflit intérieur de priorités. Identifier ce qui vous déconcentre, et les moments auxquels cela se produit, peut alors vous être utile pour trouver de nouveaux schémas de fonctionnement plus vertueux.
« Facile à dire ! », me direz-vous ? Certaines tâches doivent être faites même si elles ne vous passionnent pas…
En effet le défi à mon sens est d’équilibrer le besoin de concentration, nécessaire à la création ou à l’élaboration d’une stratégie par exemple, et les tâches plus « pénibles ».
Heureusement il y a des solutions pour cela !
🏆 La première est d’apprendre à bien connaître votre propre mode de fonctionnement sur une plage de temps donnée (journée, semaine, année) et dans des environnements donnés (le bureau, la maison, le café, l’espace de co-working…), bref à connaître vos pics de productivité.
🏆 La seconde consiste à trouver des manières de doper votre cerveau quand il est en mode créatif et le duper légèrement quand il a envie d’être distrait.
Créer des conditions propices à la concentration
Pour Timothy Gallwey il est important de mettre en place un dosage fin entre sécurité et challenge.
Peu de sécurité et trop de challenge impliquent du stress ; peu de challenge et trop de sécurité de l’ennui.
Cet équilibre subtil entre sécurité et challenge vaut aussi bien pour une personne que pour une équipe. Impossible de demander à ses équipes de relever des challenges, d’êtres créatifs et innovants, sans cadre, sans processus de décision et sans gouvernance lisibles. Impossible réciproquement de verrouiller toute l’organisation (les process, la parole, les personnes, les parcours) et d’exiger des étincelles et des éclairs de génies.
🎾 A méditer pour emmener vers les sommets une équipe productive et innovante !
🎾 A méditer également : le dénominateur commun à ce subtil équilibre entre la sécurité et le challenge est la confiance. Avoir confiance, faire confiance, inspirer confiance, tout ceci ne se décrète pas. J’émets l’hypothèse que la confiance est là au départ, et qu’il faut surtout être attentif à ne pas la saper, à ne pas rompre le lien.
Décision et concentration
D’après Timothy Gallwey, quand vous ne savez pas ce que vous voulez, c’est l’agenda du Joueur 1 qui s’impose. C’est de cette manière qu’il reste fort.
Vous vous êtes probablement souvent retrouvé(e)s pris(es) dans ces engrenages et ces journées tunnels où s’enchaînent séances de signatures, réunions fleuves, constats que les projets auront du retard, mails « urgents ». Oui, des décisions ont été prises, mais des micro-décisions, routinières, que vous auriez certainement pu en grande partie déléguer.
La bonne nouvelle est que ce mode de fonctionnement n’est pas irréversible, grâce notamment au « pouvoir du stop » de Timothy Gallwey. Il s’agit de suspendre le temps un instant, prendre de la hauteur, se décentrer, seul(e) ou accompagné(e), pour changer de perspective.
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