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ELISABETH TAILLE SA VIE PROFESSIONNELLE SUR MESURE

Elisabeth est aujourd’hui à la tête de Pareli, la marque de prêt-à-porter qu’elle a créée de toutes pièces.

Le stylisme est son domaine de prédilection ! Mais avant de jongler avec les couleurs, les matières, et les mille facettes qui jalonnent la vie d’une créatrice d’entreprise, Elisabeth a beaucoup porté l’uniforme du pompier volontaire et la blouse de l’infirmière anesthésiste. Aujourd’hui sa figure de style préférée est la figure libre.


La chaîne de questions.


Une des règles du jeu du blog est que l’invité(e) du jour répond à la question posée par l’invité(e) précédent(e).


Je transmets donc à Elisabeth la question de Bérengère :

« Sur quoi te mens-tu à toi-même ? »


La question est plutôt pointue pour une entrée en matière. Après réflexion, et alors qu’elle s’apprête à lancer sa marque de prêt-à-porter Pareli, Elisabeth pense aux « to do à rallonge » qu’elle établit chaque jour et dont il est difficile de venir à bout en 24 heures.


Je pose à Elisabeth la question rituelle :

Aujourd’hui, dans ta vie professionnelle, es-tu plutôt ?

A/ Sur une autoroute

B/ A un carrefour

C/ En train de tourner autour d’un rond-point sans savoir quelle sortie prendre

D/ En pleine étude de marché pour t’acheter un GPS


=> La réponse d’Elisabeth est légèrement plus subtile : « sur une autoroute, enfin une route toute droite, mais irrégulière, avec des bosses, des trous. La direction est claire, le voyage pas forcément facile ! »


Entrons dans le vif du sujet !


Depuis plus d’un an, Elisabeth a quitté son travail d’infirmière anesthésiste pour lancer Pareli, sa marque de prêt-à-porter créée de toutes pièces pour habiller avec style toutes les morphologies, hommes et femmes. Conçus et fabriqués en France, ses vêtements « boostent l’estime de soi et l’envie de déplacer des montagnes ».


Suivez-nous dans les coulisses de la confection de ce projet ambitieux !


Elisabeth, combien de métiers exerces-tu aujourd’hui ?


« Plusieurs dizaines de métiers et/ou compétences clés : chef d’entreprise, comptable, gestionnaire, responsable communication, événementiel et réseaux sociaux, créatrice, styliste, rédactrice web, directrice de l’organisation. »


Connaissais-tu l’existence de ce métier quand tu étais enfant ? Et comment l’expliquerais-tu à un enfant en une phrase ?


« Non, je n’en connaissais pas l’existence aussi précisément. Et si je devais expliquer mon métier à un enfant je dirais simplement que je fais fabriquer des vêtements pour que les gens soient heureux au quotidien ».


Quel métier voulais tu exercer quand tu étais enfant ? Pourquoi ?


« J’aimais jouer à la caissière, m’imaginer dans ma boutique, manipuler les pièces, discuter avec les clients, avoir mon espace et le gérer.

Plus tard lors de mes moments de rêvasseries et divagations en salle de permanence, je dessinais des tailleurs-pantalons ou jupes pour femmes actives. J’aimais dessiner pour les femmes d’affaires et m’imaginer en femme d’affaires moi-même. Le stylisme était un moyen de mettre en valeur ces personnages, symboles de puissance, de prestance, de charisme, de pouvoir et de liberté ».


Est-ce que tu retrouves ces dimensions dans ta vie professionnelle actuelle, à savoir le goût pour le stylisme, mais aussi la liberté et le pouvoir d’être aux commandes de ta vie professionnelle ?


« Oui, toutes ces dimensions sont regroupées dans ma vie professionnelle actuelle : le stylisme bien sûr, mais aussi les aspects très manuels liés à la confection et à la manipulation des vêtements, et enfin le côté gestionnaire, comptable, financier ».


A l’époque des dessins en salle de permanence, Elisabeth a en tête et au bout du crayon la femme d’affaires telle une Pretty Woman à l’américaine. Aujourd’hui sa clientèle est plus large, car l’objectif visé est que toutes les femmes puissent se sentir bien dans leurs baskets au quotidien.


Dans ton métier actuel quels sont les 3 éléments principaux qui te font vibrer ?


🔹Elisabeth cite le premier sans hésiter : « pas de hiérarchie ! »

🔹Elle apprécie aussi de laisser parler sa créativité, se permettre les choix les plus fous, des petites graines de folie. « J’aime faire des choix assez audacieux pour certains modèles. Ça passe ou ça casse. Ça fait peur et en même temps c’est ce qui me fait vibrer ! »

🔹Enfin, Elisabeth peut adopter une routine de sommeil et d’alimentation bien meilleure que lorsqu’elle était infirmière anesthésiste.


Si Elisabeth devait noter sa situation professionnelle actuelle entre 1 et 10


Ce serait 10/10 sans hésiter ! Les côtés négatifs, stressants, existent, mais ils font partie d’un tout, d’un équilibre qui satisfait pleinement Elisabeth aujourd’hui.


Comment en es-tu arrivée à ta situation professionnelle actuelle ? Est-ce que ça s’est fait de manière évidente et linéaire ou est-ce le fruit de réels choix ? As-tu souvenir de réels moments charnières te menant à cette situation professionnelle ?


Le parcours d’Elisabeth n’est pas linéaire.


Les prémisses de son envie de créer et de laisser libre cours à sa détermination apparaissent assez tôt, de manière épisodique puis de plus en plus fréquentes et marquées.


Adolescente, Elisabeth envisage d’intégrer une école de stylisme, mais la plupart de ces écoles sont éloignées et coûteuses.


Elle se dirige alors vers des voies qui « ne sont pas des métiers passion, mais qui sont sympas et apportent une bonne dose d’adrénaline ». Elisabeth s’engage en effet comme pompier volontaire, puis intègre une école d’infirmières, et enfin se spécialise en anesthésie.


Il y a quelques années, l’idée du stylisme survient de nouveau dans l’esprit Elisabeth. Elle explique qu’avec des formes généreuses, elle a toujours du mal à trouver des vêtements bien coupés, de qualité, qui mettent en valeur et boostent la confiance en soi et l’envie de déplacer des montagnes (expression inspirée directement du blog et de la page instagram de Pareli).

Alors Elisabeth se forme à la couture, fait des vêtements chez elle, et projette d’en confectionner sur mesure. Devant l’ampleur de la tâche, la quantité insoupçonnée de choses à maîtriser, Elisabeth ne poursuit finalement pas davantage cette expérience.


Elisabeth commence à cette époque à exercer en tant qu’infirmière au Luxembourg. Cette tentative n’est pas couronnée de succès. Elisabeth appréciait l’autonomie ressentie dans son travail en France et se sent moins à sa place dans ce nouveau cadre.


Finalement elle décide de démissionner de manière rapide et tranchée un 4 juillet, un clin d’œil à l’Independance Day probablement ?


Quel est le déclic qui a poussé Elisabeth à prendre cette décision radicale ?


« J’avais un après-midi très chargé. Je me suis retrouvée la tête plongée dans une poubelle remplie d’excréments et de vomi, pour tenter de retrouver le dentier d’un patient âgé … A côté de moi sa fille, une femme d’affaires hyper chic. Le contraste était trop fort ! Ma décision était prise. Au Luxembourg j’étais confortablement rémunérée mais malheureuse en permanence, je vivais comme un mouton au milieu des moutons, tout le monde était résigné, je ruminais. Ma décision était sans appel. Ma démission a été posée deux semaines plus tard et a pris effet le 31 août. »


Dès le lendemain, le 1er septembre 2020, rentrée sur les chapeaux de roue pour Elisabeth qui se rend à Paris sur un salon du textile, pour rencontrer des fournisseurs, des professionnels du secteur. « J’avais super peur, mais il fallait tout donner ! » se souvient-elle. « Tout donner », c’est un pléonasme quand on sait ce que devenir son propre patron, entreprendre, créer sa marque, concevoir et fabriquer des vêtements implique.


Finalement, le lancement de Pareli a lieu le 1er novembre 2021 !


Comment, selon quels critères, t’es-tu orientée dans les différents moments charnières ?


« Mes choix ont souvent été faits selon un mix de rationnel et d’émotionnel. Au moment de démissionner je me connaissais déjà bien, je savais m’écouter, écouter mon corps et mes émotions. J’ai encore appris beaucoup depuis dans ce domaine : interpréter mes émotions, en tenir compte dans mes choix ou pas. Aujourd’hui je dirais que la part rationnelle est moins présente au moment de faire des choix, au profit de la part émotionnelle, qui tranche. »


Bien sûr il y a des moments plus difficiles, avec des chutes de moral, des « j’arrête tout, c’est trop dur », largement contrebalancés par des signaux qui indiquent à Elisabeth qu’elle est sur la bonne voie. L’un de ces moments qui donnent à Elisabeth une bonne dose d’énergie : le dernier shooting avec des mannequins qui ont tous été enthousiasmés par ses vêtements et la collection !


Lorsque la part émotionnelle tranche, dans les moments charnières, cela peut créer beaucoup de remous également. Elisabeth se demande parfois comment faire la distinction entre d’une part, être guidée par ses émotions et l’excitation de l’entrepreneuriat et de la création, et d’autre part, se laisser influencer par la peur, la tentation de rester dans le confort, la routine, la sécurité financière.


Si c’était à refaire, ferais-tu les mêmes choix ?


« Oui ! Je n’ai aucun regret. » Elisabeth ajoute même que le fait de ne pas avoir étudié dans une école de stylisme étant jeune est plutôt un atout. Ainsi, elle n’est pas formatée et peut aujourd’hui s’affirmer totalement dans ses goûts et ses choix.


Elisabeth ajoute tout de même que des séjours de quelques mois aux Etats-Unis auraient été utiles pour acquérir une parfaite maîtrise de l’anglais et ainsi exposer ses collections à l’étranger, et surtout les présenter elle-même aux différents interlocuteurs.


Est-ce que certaines personnes t’ont influencée, aidée, guidée ?


« Oui, même s’il est difficile de n’en citer que quelques unes. J’ai plutôt été imprégnée par tout un univers de personnes qui ont osé s’exprimer sur leur réussite, via des podcasts, des livres, l’art ou l’entrepreneuriat notamment ».


Elisabeth se souvient notamment d’une rencontre marquante lors de ce salon du textile qu’elle visite ce fameux 1er septembre 2020. A cette occasion, Elisabeth participe à une conférence donnée par un fabriquant de tissus de Troyes qui l’inspire beaucoup professionnellement parlant. Ce dernier vient à l’origine d’un tout autre milieu professionnel et a eu à cœur de soutenir et revitaliser le marché du textile en France face aux destructions d’emplois et de savoir-faire. Elisabeth partage cette cause de la mise en valeur du secteur textile français. Quelques temps après le salon, elle écrit à ce fabricant, qui est ouvert à la rencontre, accepte de faire visiter son entreprise à Elisabeth, lui présente même plusieurs personnes. Ils sont toujours en contact aujourd’hui et Elisabeth a acheté une partie de ses tissus chez lui. Unir ses forces, créer du lien, c’est aussi une belle facette de l’entrepreneuriat.


Quant aux amis, conjoint et famille d’Elisabeth, tout le monde la soutient avec entrain et sans aversion au risque exacerbée.


Que voudrais tu dire à la personne que tu étais à l’époque pour la guider dans ces moments charnières ?


« Vas y à fond, sans craintes, tente le tout pour le tout à chaque fois, n’aies pas peur de déplacer des montagnes. Au pire tu auras un refus. Sois sincère, partage même tes doutes. »


Que voudrais-tu ajouter / changer / renouveler dans ta situation professionnelle actuelle ?


« J’aimerais embaucher des collaborateurs, pour travailler en équipe, partager nos convictions, retrouver le côté convivial et social du collectif au quotidien. »


Comment vas-tu faire ?


Au moment de l’interview, Elisabeth a comme objectif premier de réaliser le lancement de Pareli, de faire découvrir ses valeurs, ses produits, de fédérer une communauté et de susciter un engouement. Ensuite elle envisage de développer d’autres collections, d’autres produits. Pour Elisabeth le but d’une entreprise est de créer de la richesse et d’être prospère, de participer à l’économie française.

Cela implique clairement de mettre l’accent sur la communication, le marketing et la promotion de sa marque, qui vont devenir de plus en plus visuels une fois le lancement réalisé (shootings, participation à des salons…).


Si ta destination de voyage est la réalisation de ton lancement, la croissance de ton entreprise et l’embauche de collaborateurs, qu’emportes-tu dans ton sac pour y aller ?


« J’emporte mon conjoint, mes amis et ma famille tout mon bureau avec mes cartons, mes commandes, mon ordinateur, mon téléphone pour joindre mes collaborateurs, mes fournisseurs et mes partenaires, mon calepin, ma trousse remplie de toutes mes couleurs. Tout le reste est dans ma tête. Je n’ai pas besoin d’imaginer ni d’emporter de nouvelles choses tant mon univers actuel me convient ».


La boussole de tous les aventuriers indique le Nord. Et la tienne ? Autrement dit : quelle est la valeur fondamentale à laquelle tu ne veux pas déroger ?


« La liberté ! D’agir, de penser, de porter ce que je veux, de passer à l’action, de dire ce que je veux, sans censure, ni auto censure ».


Et pour finir : 1 mot, 1 photo


Si Elisabeth laissait un message sur un petit caillou blanc sur le sentier pour les prochains voyageurs, elle écrirait dessus :


« Passez à l’action ! »


L’image qui inspire Elisabeth est cette photo prise à la fin d'une journée de shooting avec les mannequins.

Elisabeth se souvient : « Cela marquait la concrétisation d'un long travail. Nous venions de clôturer une grosse journée de travail. Tout le monde avait rempli son rôle à la perfection, et je savais que le résultat serait à la hauteur de mes espérances. J'étais épuisée mais heureuse. »



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