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MON INVITÉE EST VANESSA N.

18 ans d’une belle carrière en tant qu’experte de la gestion de projets informatiques, une expatriation au Canada, beaucoup de défis professionnels relevés haut la main.

Puis une bifurcation décidée il y 18 mois…


Je lui pose la question rituelle : Aujourd’hui, dans ta vie professionnelle, es-tu plutôt ?

A/ Sur une autoroute

B/ A un carrefour

C/ En train de tourner autour d’un rond-point sans savoir quelle sortie prendre

D/ En pleine étude de marché pour t’acheter un GPS


=> Réponse B.


La bifurcation amorcée par Vanessa depuis 18 mois l’amène à évoluer vers trois voies professionnelles (Et elle pourrait l’expliquer à un enfant très simplement !)


1/ La gestion de projets numériques comme leviers en faveur de l’inclusion, de l’égalité des genres, de la réduction de la pauvreté (« Aider les personnes qui sont moins favorisées que d’autres à se servir du numérique pour s’en sortir »).


2/ Le bénévolat pour une association qui œuvre dans le domaine de l’inclusion, pour des pays en voie de développement (« Trouver des moyens d’aider les personnes qui en ont le plus besoin dans les pays en voie de développement »).


3/ La contribution à un programme de coaching en développement du leadership à destination des femmes (« Aider les femmes à avoir confiance en elles »).


Si Vanessa devait évaluer sa situation professionnelle actuelle, la note serait de 9,5/10.


Quand Vanessa était enfant…


Elle ne connaissait pas l’existence de ces domaines d’activité, même si elle avoue avoir toujours été sensibilisée par son père à ces sujets, ayant lui-même travaillé dans le secteur du développement international (Pnud, Banque africaine du développement…).


Elle souhaitait devenir médecin, avocate, psychologue, aider les autres en deux mots.


C’est une dimension qu’elle retrouve grâce à son évolution professionnelle actuelle. Ce qui fait vibrer Vanessa au-delà de cette dimension d’aide : contribuer à quelque chose de plus grand, changer le monde, réduire les écarts et les inégalités entre différentes catégories de populations, notamment en termes de chances, de moyens, d’éducation, d’accès au crédit…


Une première partie de vie active sous le signe du « non-choix »


Le bac – une prépa qui laisse ouvertes suffisamment de possibilités – les concours d’écoles d’ingénieurs « convenables », proches de la maison – une spécialisation qui se porte sur la gestion plutôt que sur les sciences de l’ingénieur très techniques – une école de commerce pour compléter le parcours.

Bienvenue sur le marché du travail ! Les embauches se font plutôt dans le domaine de l’informatique, alors c’est parti !

Vanessa grimpe les échelons, sans discontinuer.


Un peu plus de la même chose


Quelques questionnements et doutes se font jour de manière épisodique, tous les 2-3 ans environ.

Vanessa réalise un bilan de compétences.

Le balancier se met en place entre les questionnements récurrents d’une part et la recherche de motivation d’autre part.

Vanessa trouve des ressorts de motivation grâce à de nouveaux défis : des projets internationaux, l’expatriation, devenir consultante indépendante, rompre la routine.

Ces nouveaux défis présentent un certain intérêt intellectuel, mais la finalité professionnelle de chacune des missions reste la même : améliorer des process, réduire les coûts, faire tourner le système capitaliste pré-existant, gagner plus.


Comment Vanessa pourrait-elle faire pour que ses compétences puissent servir d’autres finalités ?


La croisée des chemins il y a 18 mois


Pour Vanessa le décalage devient de plus en plus pesant entre ses aspirations personnelles et les sujets prégnants et quotidiens de son cœur de métier. Elle voudrait mettre ses compétences au service d’autre chose que la finance, l’organisation, les process…


Son client de l’époque lui propose de la faire passer du statut de consultante à celui de salariée. Le décalage menace alors de devenir encore plus grand. Etre salariée, intégrée dans une entreprise dont la cause ne parle pas ou plus à Vanessa risque de devenir un couperet quasi définitif.


Plusieurs semaines de malaise s’enchaînent. « Ce n’est plus possible ! ».


Comment décider ?


Au début, Vanessa veut être rationnelle, faire des colonnes « + » et « - ».

Le malaise est toujours présent.

Le raisonnement rationnel n’amène ni réponse, ni mieux-être.

Le mari de Vanessa lui donne un coup de pouce : « Tu es à fond depuis 18 ans, c’est peut-être le moment de faire une pause ? ».

Vanessa commence à lâcher prise, s’arrêter, écouter les signaux faibles. « On ne peut pas tout contrôler avec des + et des – ».

Finalement, le fait de s’arrêter est un premier soulagement ; et le fait d’annoncer au client sa décision de ne pas devenir salariée un soulagement encore plus grand.


Et si c’était à refaire, Vanessa prendrait la même décision sans hésiter !


Et si la Vanessa d’aujourd’hui devait s’adresser à celle d’hier, elle lui dirait sûrement : « Ne lâche pas, écoute la petite voix en toi, fais confiance à ton intuition. »


Comment s’entourer quand on est à la croisée des chemins ?


Vanessa a été soutenue par son mari.

Elle a également choisi d’être accompagnée par une coach.

De multiples rencontres l’ont aidée dans son cheminement : ne pas hésiter à contacter des personnes sur linkedin par exemple, demander des conseils, des échanges, mieux connaître tel ou tel secteur, entreprise, association…

Sa famille, ses amis, son entourage, n’ont jamais douté de la capacité de rebond de Vanessa, ont toujours été enthousiastes, encourageants, admiratifs de son courage et de son audace.


Et maintenant ?


Vanessa a choisi sa voie et s’y engage sereinement.

Elle trouve très important de savoir ce qu’elle ne veut plus faire.


Elle se donne comme objectif de découvrir encore davantage le sujet du développement international. Pour cela elle a déjà concrétisé une expérience de 3 mois dans une ONG internationale. Pour poursuivre elle va continuer à nouer des contacts et tirer des fils.


Le pari de Vanessa pour l’avenir


Le rêve de Vanessa serait de devenir consultante internationale pour une grosse ONG, d’avoir un impact important en faveur des populations vulnérables, en particulier les femmes.


Dans son sac de voyage, pour s’aventurer sur cette route, elle emporte « son mari, sa fille, et l’amour de ses proches ».


La boussole de tous les aventuriers indique le Nord. Et celle de Vanessa, qu’indique-t-elle ? Autrement dit, quelle est la valeur fondamentale à laquelle Vanessa ne veut absolument pas déroger ? « Travailler pour une cause qui fasse du sens ».


Vanessa ne s’est pas donné d’échéance précise pour réaliser ce pari. Des échéances, elle s’en est fixées beaucoup par le passé. Elle a appris qu’il ne fallait pas nécessairement s’attacher à un plan. Sa nouvelle règle : ne plus se donner d’échéances.


De mon côté, je prends le pari que dans un an Vanessa aura, si ce n’est concrétisé, du moins bien avancé sur son nouveau chemin, noué des contacts précieux avec les bonnes personnes, et saisi au vol quelques opportunités sérieuses.


Rendez-vous dans un an ? Chiche ?


Et pour finir : 1 mot, 1 photo


Si Vanessa laissait un message sur un petit caillou blanc sur le sentier pour les prochains voyageurs, elle écrirait dessus « Continue d’y croire ».



L’image qui inspire Vanessa aujourd’hui :


Un fleuve, la force de l’eau, le long fleuve tranquille parfois, les turbulences aussi.


Et pourquoi pas descendre des rapides ?


Accepter de sortir de sa zone de confort, prendre des risques, se mettre en déséquilibre pour avancer.


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